Les oeuvres de Michel-Ange conservées en dehors de l’Italie sont rarissimes mais le Louvre possède ces deux statues magistrales offertes au roi de France par le florentin Roberto Strozzi qui les reçut de l’artiste en personne. Elles appartiennent à un ensemble – d’autres statues sont conservées au musée de l’Académie à Florence – destiné à orner le tombeau du pape Jules II, un projet gigantesque à l’origine mais plusieurs fois modifié puis finalement très réduit. Symboles des passions vaincues, de l’âme enchaînée au corps ou des nations soumises à l’autorité du Pape, les lectures possibles sont multiples. Il pourrait également s’agir des arts prisonniers après la mort d’un grand mécène (Jules II avait financé la décoration de la chapelle Sixtine) car, aux pieds de l’esclave mourant, ou plutôt endormi, se trouve un singe, allégorie de la peinture copiant la réalité à la manière d’un singe imitant l’homme. Ces oeuvres sont inachevées comme le prouvent les très nombreuses traces d’outils. Contrairement aux autres sculpteurs, Michel-Ange progressait généralement dans le bloc sans modèle, de la face vers le dos. Notez la main de l’esclave rebelle encore prisonnière du marbre. Seul un formidable artiste travaillant directement la roche peut se permettre une telle audace. Fier de son travail et le montrant, c’est un artiste de la Renaissance, qui revendique ici la liberté du créateur choisissant jusqu’au moment où arrêter son ciseau.
Itinéraire vers la sortie :
Passez dans la salle suivante. Dans la salle à droite, vous trouverez un escalier pour rejoindre la pyramide (suivre l’indication du panneau Sortie – Exit).