Trois ans furent nécessaires à David pour venir à bout de cette oeuvre colossale commandée par Napoléon Ier pour immortaliser son couronnement le 2 décembre 1804 à Notre-Dame de Paris. Comme toute oeuvre de propagande politique, certains arrangements avec la vérité y sont notables : la présence de la mère de l’empereur, au centre sur un trône, pourtant absente ce jour-là car fâchée avec son fils ; ou la beauté idéale d’un Napoléon grandi et aminci et d’une Joséphine rajeunie par le pinceau d’un artiste diplomate dont l’empereur fit son Premier Peintre. On préféra aussi au moment où l’empereur se couronna seul, le geste moins provocant du couronnement de Joséphine que le pape Pie VII, assis derrière Napoléon, bénit sans grande conviction. David se fait le précurseur de ces photographes actuels qui immortalisent les fastes des grands, dans ces journaux où le luxe se doit de faire rêver le public. Cependant, le plus vivant de ces personnages est sans doute Talleyrand, vêtu de rouge, à droite, qui semble poser un regard ironique sur cet étalage ostentatoire.
Itinéraire jusqu’à la prochaine œuvre : Avancez vers le fond de la salle. Entre les deux portes face à vous se trouve La Grande Odalisque.