Les révolutionnaires, prônant le sacrifice ultime à la patrie, rechercheront, dans ce retour à l’Antique, des épisodes marquants de l’histoire romaine pouvant servir leur idéologie. Le peintre Jacques-Louis David sera le chef de file de ce mouvement ” néoclassique ” et signe là le chef-d’oeuvre du genre. Des trois fils Horaces jurant à leur père fidélité à Rome, un seul reviendra vainqueur des duels contre les Curiaces de la cité d’Albe : il tuera sa propre soeur, Camille, car elle pleure la mort de son fiancé, un Curiace ! La mise en scène d’une grande sobriété, éclairée comme au théâtre, se situe dans le décor austère d’une maison républicaine. Les lignes droites, les couleurs chaudes et fortes des personnages masculins contrastent avec les lignes souples et les couleurs plus claires du groupe des femmes à l’accablement résigné. La perfection illusionniste de la technique, où toute trace du pinceau serait ” vulgaire “, répond au souci de David de ” peindre comme on parlait à Sparte “. Cela donne l’impression, presque dérangeante, d’un instantané pris il y a plus de 2000 ans.
Itinéraire jusqu’à la prochaine œuvre :
Sur le mur opposé se trouve le Sacre de Napoléon du même Jacques-Louis David.